Introduction
On pouvait partir d'une évidence culturelle à relativiser et mettre en question pour formuler le problème.
Exemple: dans le contexte d'une société de loisirs de masse comme la notre l'artiste est communément perçu comme ayant une fonction sociale d'amuseur public; il oeuvre dans la sphère d'activité de ce que les américains appellent l'entertainment, les émissions de divertissement. Mais n'est-ce pas là une définition beaucoup trop restrictive et pauvre de la fonction sociale de l'artiste? En réalité, on peut se demander si on ne confond pas ainsi l'art et son ersatz. L'art véritable destinée à survivre à l'épreuve des siècles n'a-t-il pas une toute autre destination qui nous renvoie aux possibilités les plus élevées de l'être humain? Prise en ce sens, la vocation de l'artiste dans le contexte d'une époque comme la notre n'est-elle pas de combattre les bases de la société du spectacle et de ses promoteurs, les professionnels du show biz?
Démarche: je pars de la représentation la plus superficielle de l'art qui ne voit dans celui-ci qu'un instrument au service du divertissement des foules. En ce sens la fonction sociale de l'art est de constituer un dispositif central dans l'organisation de la société du spectacle telle qu'a pu la théoriser quelqu'un comme Debord.
Mais en passant de l'ersatz d'art à l'art véritable, il s'agira de s'élever à une plus haute conception de l'art qui en fait une forme fondamentale de la culture, soit, de l'existence d'un monde humainement vivable; dans cette mesure, l'artiste sera immanquablement conduit à saper les bases d'une société comme la notre qui tend, de plus en plus, à faire de la régression de la culture la condition sine qua non de sa croissance économique...
On pouvait partir d'une évidence culturelle à relativiser et mettre en question pour formuler le problème.
Exemple: dans le contexte d'une société de loisirs de masse comme la notre l'artiste est communément perçu comme ayant une fonction sociale d'amuseur public; il oeuvre dans la sphère d'activité de ce que les américains appellent l'entertainment, les émissions de divertissement. Mais n'est-ce pas là une définition beaucoup trop restrictive et pauvre de la fonction sociale de l'artiste? En réalité, on peut se demander si on ne confond pas ainsi l'art et son ersatz. L'art véritable destinée à survivre à l'épreuve des siècles n'a-t-il pas une toute autre destination qui nous renvoie aux possibilités les plus élevées de l'être humain? Prise en ce sens, la vocation de l'artiste dans le contexte d'une époque comme la notre n'est-elle pas de combattre les bases de la société du spectacle et de ses promoteurs, les professionnels du show biz?
Démarche: je pars de la représentation la plus superficielle de l'art qui ne voit dans celui-ci qu'un instrument au service du divertissement des foules. En ce sens la fonction sociale de l'art est de constituer un dispositif central dans l'organisation de la société du spectacle telle qu'a pu la théoriser quelqu'un comme Debord.
Mais en passant de l'ersatz d'art à l'art véritable, il s'agira de s'élever à une plus haute conception de l'art qui en fait une forme fondamentale de la culture, soit, de l'existence d'un monde humainement vivable; dans cette mesure, l'artiste sera immanquablement conduit à saper les bases d'une société comme la notre qui tend, de plus en plus, à faire de la régression de la culture la condition sine qua non de sa croissance économique...